jeudi 24 novembre 2016

Au-delà de l'horizon...


Cela faisait une éternité que je n'étais pas revenu en bord de mer.
Des années durant, toute mon enfance en fait, mes vacances d'été se passaient au bord de l'océan. Farniente et bronzage étant de rigueur dans ces périodes de repos, je passais de nombreuses heures sur les plages à jouer,  à construire des petites digues et des châteaux de gouttelettes de sable.
Avec le recul, j'ai pu constater que j'y avais passé de chouettes moments, sur ces plages de l'Atlantique, en compagnie d'autres enfants. Mais plus le temps passait, plus je vieillissais et plus je m'ennuyais.
Bizarrement, alors que beaucoup aiment le contact du sable et la chaleur du soleil sur leur peau, j'ai très vite cessé d'apprécier la plage. Le sable m'a toujours irrité (au sens propre comme au sens figuré), quant au soleil, la puissance de ses rayons me gênait moins que les positions impossibles qu'il me fallait prendre, allongé sur ma serviette de plage, pour lire ou discuter.
Les dernières vacances que je passai donc en bord de mer, je vis très peu la plage, préférant l'ombre et la douceur du camping, les tisanes prises sur place, allongé de longues heures durant sur un transat, de la musique vissée dans mes oreilles.

Puis, avec l'autonomie, je cessai de partir en vacances. J'avais à présent un budget à gérer, et ce dernier ne laissait que peu la place à ce genre de fantaisies. D'autant plus qu'un vent de liberté s'étant mis à souffler dans mon nouveau chez-moi, je n'aspirais qu'à pouvoir profiter de mon temps libre comme je l'entendais, et de préférence auprès de mon meilleur ami qui, lui non plus, ne partait pas vraiment en vacances durant l'été.


Le temps s'écoula ainsi durant près de sept ans. Sept ans sans noyer mon regard au-delà de l'horizon... Sept ans sans ressentir la mélancolie des Elfes quand, d'aventure, une mouette poussait son cri.
Petit à petit j'en vins presque à oublier qu'un horizon existait.




Un jour, mon ex-petite amie et moi allâmes ensemble au bord de la Manche, dans les sécurisants environs de Caen.
Dire que les retrouvailles avec les étendues infinies de la mer furent bouleversantes serait mentir. Néanmoins, je retrouvai ce jour-là une sensation perdue à travers les âges... Cette sensation qui vous fait sentir minuscule, mélancolique et émerveillé devant l'appel de Valinor...

... Par-delà l'Ouest.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire