mardi 24 janvier 2017

La seconde ombre...


Neuf mois que j'attendais ce moment. Cette photo que vous voyez ci-dessus aura été une longue, très longue affaire de patience...
Tout remonte à ce jour de mars 2016, où, par pure chance je découvris un beau matin l'ombre de la statue du général Leclerc se positionner pile à côté d'une citation forte de sens, prononcée par lui-même, durant la dernière guerre mondiale.
Ayant eu la chance de voir la photo, de la réussir et de la présenter aux dernières féeries de Noël du club photo de Courteille, je m'estimais heureux, mais pas totalement satisfait.
Car en effet, le monument comportait deux citations, chacune se partageant un côté du monument.
Il y avait donc une seconde photo à faire qui n'attendait que deux choses : d'abord une météo idoine, idéale pour projeter une belle ombre, ensuite une orientation correcte de la Terre par rapport au soleil pour que l'ombre soit au bon endroit...

Il me fallut attendre donc neuf mois.

Il s'en est passé, du temps. Il y eut aussi de belles photos entretemps, de quoi m'occuper durablement, d'autant plus que durant ces mois je me découvris une véritable et authentique passion pour la photo, produisant de plus en plus, jusqu'à faire des photos chaque jour, inlassablement, à chacune de mes promenades.
A force de me montrer en ville, d'errer dans les rues d'Alençon l'appareil autour du cou, la besace sur le flanc, les gens du cru commencèrent à me reconnaître, d'une certaine manière à me connaître, dans cette manière si particulière qu'ont les passants de reconnaître des visages qui n'ont de familier que leur récurrence dans la rue.
Certaines personnes m'ont également confondu avec un journaliste local, sévissant à Ouest-France et ayant le même genre d'apparence que moi.
Pourtant, au fur et à mesure du temps, davantage de gens me reconnaissaient en tant que tel et pas comme simple sosie.
Ainsi, certains passants m'ont-ils adressé la parole, intrigués par mon activité récurrente de photographe amateur. D'autres m'adressent parfois un petit regard, un sourire gêné, voyant bien mon occupation et reconnaissant mes traits, mes habitudes.

A force de traîner en ville, neuf mois furent suffisants pour produire un véritable amas de photos d'Alençon, de ses habitants, des détails architecturaux et des paysages urbains insolites surgissant à l'occasion d'une soirée brumeuse...

En bref, neuf mois plus tard, en décembre 2016, plus personne ne s'étonnait de me voir planté là, devant le monument en hommage au général Leclerc, regardant fixement l'ombre se déplacer, adossé à une rambarde, comme s'il y avait eu un spectacle merveilleux devant mes yeux.


L'attente fut longue, mais vraiment satisfaisante.
Ces neuf mois m'apprirent plus sur la photographie, sur les gens, sur Alençon, que tous les livres du monde. A présent, d'autres situations se font désirer sur le long terme. D'autres buts à atteindre d'ici de  longs mois.
N'est-ce pas là tout l'intérêt de la vie ?

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