mardi 20 décembre 2016

Le cauchemar avant Noël...


20 décembre 2016, bientôt Noël...
Cela faisait plusieurs mois que d'affreux crimes avaient lieu dans la Cité des Ducs, à l'abri des regards indiscrets, dans le parc de la Providence. La police patrouillait en vain jusqu'au petit matin depuis des semaines, mais chaque mercredi matin, le soleil dévoilait un corps mutilé, à peine reconnaissable.
Les Alençonnais eurent tôt eu fait d'appliquer le principe de précaution et de ne plus sortir le mardi soir. Néanmoins, les jeunes sont des jeunes, et hélas, l'imprudence est de règle à cet âge.
Il y a un mois à peine, une mère éplorée m'avait contacté à mon bureau pour retrouver l'assassin de sa fille... ou de ce qu'il en restait.
En temps normal je n'aurais pas accepté une telle affaire, mais mon compte en banque était trop vide pour me permettre de faire la fine bouche... Et cette histoire m'intriguait énormément. En réalité j'avais déjà mené un bout d'enquête en dilettante, par pure fascination pour ce mélange de sauvagerie et de discrétion hors du commun.
J'avais pu déjà remonter le fil du chemin de la plupart des victimes. Rentrant du Bayokos, elles traînaient généralement dans les rues de la ville, braillant plus que rigolant. Les habitants du centre-ville se plaignaient volontiers du tapage vers 2h du matin.
Pourtant une fois arrivées à la Providence, elles disparaissaient. Les caméras de sécurité, de piètre utilité, ne révélaient pas grand chose de leur trajet au sein du parc et ne montraient qu'un désert nocturne à peine troublé par les patrouilles de police.

Tout à mes réflexions, j'arpentais une fois de plus le chemin présumé d'Amélie, la défunte fille de ma cliente, approchant du parc par la rue de la poterne. Au loin je vis Thierry, un des patrouilleurs, toujours accompagné de Clovis, son chien d'attaque. J'avais la chance de bien m'entendre avec les fonctionnaires de la brigade cynophile, mais ce n'était pas la même histoire avec la PJ.


Près du parc, les feux tricolores lançaient des taches écarlates, vertes et orangées à intermittence sur le bitume trempé. Mon trench-coat  ruisselait comme si l'on m'avait versé des seaux d'eau continus sur le dos. C'était d'ailleurs une bonne approximation de la vérité, compte tenu de la météo de cette nuit.
En entrant dans le parc de la Providence, j'eus un instant un frisson d'angoisse à la vue de la dernière scène de crime. Essayant de me rassurer, je mis la main droite sur la crosse de mon Beretta.

La nuit était fraîche, glacée même. Le déluge permanent n'arrangeait certainement pas les choses.
Tout était d'un calme olympien. Difficile de croire qu'il puisse y avoir des crimes dans un endroit pareil...
Protégeant mon briquet de la pluie, je m'allumai une cigarette et me mis à penser dans un coin sombre, dos à un mur.

J'entendis soudain un grognement animal. Presque animal. Il n'y avait pourtant rien devant moi, même pas Thierry et Clovis.
Une goutte d'eau plus grosse et gluante que les autres me fit brusquement lever la tête...


...Ce n'était pas possible ! J'avais oublié, perdu que j'étais dans mes songes...
Nous étions dans la nuit de mardi à mercredi.

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